Plus grand écrivain scandinave du XXe siècle, Knut Hamsun (1859-1952) a écrit de nombreux romans, des nouvelles, des récits de voyages, des contes et des pièces de théâtre. Cette histoire d'amour dans le Nordland, écrite à l'âge de dix-huit ans, raconte l'amour de deux jeunes gens qui se rapprochent mais qui n'osent pas s'avouer leurs sentiments.

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Le matin éclata. Le soleil brillait si joliment. Des centaines de petits oiseaux peuplaient les arbres de leurs chants. Le soleil était très brillant, très bleu. Pas un seul souffle de vent n'agitait les feuilles. Au beau milieu du calme de la nature, deux amoureux étaient assis au bord de la petite rivière au pied d'Aabaken. Rolf et Rønnaug. Ils s'étaient levés de bonne heure et, lorsqu'ils virent que le temps était si beau, le soleil si chaud, il leur fallut se rendre au dehors pour admirer ce beau matin. Ole Aae les avait vus, lui qui avait suffisamment dit que Rolf voulait "débaucher Rønnaug". Mais ce n'était pas l'effet du hasard. Les mains puissantes de la Providence les avaient conduits ensemble au bord de cette petite rivière. C'est là qu'ils se tenaient assis. Rolf resplendissait de bonheur parce qu'il pouvait tenir son trésor chéri sur ses genoux. À ses côtés, Rønnaug était totalement ravie par la nature, mais surtout par la grâce de Rolf, ravie de pouvoir posséder l'objet précieux qu'elle aimait.

Knut Hamsun

L'HOMME SECRET,

une histoire d'amour dans le Nordland

Roman traduit du norvégien par Pierre Grouix

Préface de Régis Boyer

ISBN 2-915228-76-0

15,30 EUR

Hamsun

Knut Hamsun

LE CHŒUR SAUVAGE, VILDT KOR

Poèmes, édition de 1927

Traduction du norvégien

par Eva Sauvegrain et Pierre Grouix

Préface de Régis Boyer

ISBN 978-2-35328-051-3

22,40 EUR

Knut Hamsun (1859-1952) est le plus grand écrivain scandinave du xxe siècle. Prix Nobel de littérature en 1920 pour son roman Les Fruits de la terre, il a écrit de nombreux romans (Faim, Mystères), des nouvelles, des récits de voyages et des pièces de théâtre. Édité à l’occasion du cent cinquantenaire de la naissance de l’auteur, Le Chœur sauvage, traduit ici d’après l’édition de 1927, est son unique recueil de poèmes.

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Pour tous les connaisseurs, le Norvégien Knut Hamsun (1859-1952) est l’un des grands romanciers du XXe siècle. Il faut une science déjà bien avertie pour savoir que ce fut aussi un dramaturge intéressant. Mais qui a jamais entendu dire que c’était également un poète estimable ? Assurément, ses poèmes ne valent pas ses œuvres en prose, celle-ci, au demeurant, se situant bien souvent beaucoup plus près de l’énoncé poétique que de la narration sèche. Mais il vaut la peine de les lire, ne serait-ce que pour vérifier à quel point une attente, un désir de communion ont, sans jamais désemparer, aimanté cette inspiration. Relisons les titres de ses romans : nous y trouvons du vagabond (Un vagabond joue en sourdine, Vagabonds), du mystère (Mystères), de la rêverie (Rêveurs) : tous thèmes qui ne s’inscrivent pas exactement dans une ligne naturaliste ou réaliste !

Les textes que l’on va lire attestent de la profondeur de quelques grandes sources d’inspiration hamsunienne, c’est leur intérêt principal. On y lira, par exemple, la constance du thème amoureux, parfois romantique, et alors, ardent et hyperbolique, mais le plus souvent, chez ce fidèle enfant du grand Nord, exactement naturel, participant d’un érotisme sain, accordé aux grandes pulsions du sol et des saisons, tel qu’un jour il entendra le donner en exemple, dans Les Fruits de la terre. Ou bien, car c’est probablement dire la même chose, nous y trouvons, selon la formule musicale « thème et variations », cet hymne à la nature, à la grande nature sauvage du Nordland, qui jamais ne se démentira. La fleur, l’oiseau, l’étoile, la neige : tout un panthéisme s’exprime derrière des personnifications transparentes. Prenons garde au fait que le plus significatif de ses romans, peut-être, s’intitule Pan : il y a bien, dans cette poésie, un souffle panique qui littéralement anime le décor ou dicte ces symbioses spontanées en sorte que l’on ne sait plus qui chante, de l’homme ou de la forêt. À quoi contribue une ambiance exactement rurale – le motif fera long feu, qui finira par dicter de sanglantes diatribes contre la ville et sa prétendue civilisation – que recrée avec un rare bonheur l’évocation de ces temps primitifs présents sans cesse à l’arrière-plan de la pensée.

CHOEURSAUVAGE
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ÉDITINTER ÉDITIONS

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